Koen Naert fait sa rentrée sur Marathon, à Rotterdam

Koen Naert courra ce week-end son premier marathon depuis son titre européen de Berlin. Objectif premier : s’ouvrir les portes des JO.

Le COIB a modifié ses critères de sélection pour le marathon des JO de Tokyo. Il a en  effet  fixé  ses  propres  minima. Ils sont inférieurs à ceux adoptés  par  la  Fédération  internationale (IAAF). Pour être  du rendez­vous olympique, les candidats belges devront courir les 42,195 bornes en 2h12 :  10 pour les hommes, et 2h30 : 15  pour  les  dames  alors  que  l’IAAF  a  fixé  ses  critères  à  2h11 : 30 et 2h29 : 30. Cela n’a  pas  modifié  d’un  iota  l’état  d’esprit  de  Koen  Naert. Dimanche à Rotterdam, il courra son premier marathon depuis son titre européen d’août dernier à Berlin.

Améliorer son record personnel

« Je veux battre mon record personnel (2h09 :52) à Rotterdam. Si j’y parviens, ma participation aux JO sera presque assurée. En cas de gros chrono dimanche,  j’attendrai  sans  doute  la  fin  d’année  pour  prendre part à un marathon  réputé. Ce  pourrait  être  au  Japon,  afin  de  courir  dans  les  mêmes conditions qu’aux JO, de voir comment je digère le décalage horaire, comment je dois m’alimenter… Je pourrais aussi me rendre  au test­event de Tokyo en septembre. Mais pas comme participant, juste  pour  humer  l’atmosphère  sur place. En revanche, je ne pars pas  à  Rotterdam  en  pensant  au  record  de  Belgique  de  Vincent Rousseau (2h07:20).   Je  me  sens  très  bien,  mais j’ai encore un long chemin à faire avant de m’en  approcher.  2,5  minutes,  ce  n’est  pas  rien.  Honnêtement,  je  n’en  fais  pas une obsession. Un record est fait pour être battu, un jour,  tandis  qu’un  titre, on ne pourra jamais te l’enlever. »

Peur de courir à minuit

« Je  n’ai  pas  encore  totalement fait  une  croix  sur  les  Mondiaux  mais je me vois quand même mal prendre le départ d’un marathon à minuit. Ça me fait un peu peur. Il faut changer ton rythme de vie, réussir  à  dormir  huit  heures  en  pleine journée. Et comment je vais gérer les quatre,  cinq  heures qui  précéderont  le départ  alors  que, normalement,  je suis au lit à ce moment­là ? »

Pas vu les contrôleurs une seule fois en stage

« Je n’ai pas reçu la visite de contrôleurs  durant  mon  stage  de  quatre semaines aux États­Unis.   J’ai  entendu  dire  qu’ils  contrôlaient  ceux  qui  ont  des  données  sanguines suspectes. En Belgique, c’est  d’ailleurs  plutôt  rare,  aussi.  Pour  moi,  ils  peuvent  venir  tous  les jours. »

800 kilomètres en quatre semaines

« Je suis parti un mois à Flagstaff,  en  Arizona,  à  2 000  mètres  d’altitude. J’ai couru des heures le long  de  la  légendaire  Route  66 (NDLR : elle traverse les ÉtatsUnis  d’Est  en  Ouest). Près  de  900 bornes. Et toujours sans musique, parce que je n’aime pas ça. J’ai donc eu du temps pour réfléchir. En  fait,  je  philosophe  beaucoup pendant mes longues sorties.  J’éprouve  du  plaisir en  me  retrouvant comme  ça,  seul  sur  la  route.  Ce  n’est  pas  non  plus  comme  si  je  passais mon temps à regarder le  paysage,  mais  je  suis  très  heureux de la vie que j’ai. Ce, même si je  ne  gagne  pas  autant  d’argent  qu’un joueur de football. À Flagstaff,  je  me  suis  senti  comme  à  la  maison. J’avais ma routine. Finn  (son petit garçon de deux ans) était toujours là quand je rentrais de  l’entraînement  et  je  pouvais  compter  sur  l’incroyable  soutien  d’Elise (sa femme). Elle s’occupe de tout pour que ma préparation soit optimale. 

Les sponsors ne lui courent pas après

«  Mon  statut  a  un  peu  changé depuis que je suis champion d’Europe. J’ai eu beaucoup de sollicitations. Travailler avec un bureau de  marketing  sportif  m’est bien  nécessaire.  Néanmoins, les sponsors ne se bousculent toujours pas  au  portillon.  On doit  rendre  notre  sport plus  populaire,  nous  mettre  plus  sur  le  devant  de  la scène. On se montre trop peu. Le problème commence à l’IAAF, qui impose  des  mesures  très  strictes  concernant  les  logos  sur  nos  maillots. Si rien ne change à ce niveau ­là,  nous  demeurerons  dans  l’ombre. »

Article dans L’Avenir

La Capitale

Le Soir

LA DH

David Lehaire