Merci, Léo !

Il a fait un pas sur le côté, laissant sa passion derrière lui. Enfin pas tout à fait. « Je lis encore les résultats dans le journal. » Pendant plus de 70 années, il aura marqué de son empreinte indélébile des générations d’athlètes et de champions. Leo De Schutter est un icône, un modèle, un monument de l’Excelsior, le club où il a entraîné et formé – notamment – Damien Broothaerts ou encore Frédéric Xhonneux. Mais ce serait minimiser sa carrière que d’évoquer que ces deux athlètes. Ce sont tous les enfants de l’école des jeunes qui sont passés dans son groupe, l’écoutant raconter ses histoires, ses anecdotes et ses conseils. Au bord des pistes, il prenait ses protégés sous son aile bienveillante, partageant son expérience et ses connaissances.

« Il me racontait que le décathlon était le plus belle des épreuves. En le voyant à l’œuvre en disque, en perche et sur les haies, j’ai fini par le croire. A l’époque, il courait encore plus vite que moi sur la piste cendrée, il prenait même soin de ratisser cette piste pour l’entretenir. En plus, il voltigeait plus haut que tout le monde en perche, au-dessus de son élastique – qu’il rendait mieux visible en y accrochant son fameux mouchoir », se rappelle Fred.

A l’époque, il sillonnait toute la Belgique avec ses poulains : de stade en stade, de salle en salle, de cross en cross. Toujours, il était là, à encourager en bord de terrain. Puis le temps passait, la fatigue se faisait sentir. « Cette année, je vous l’annonce, c’est ma dernière », disait Léo il y a trente-deux ans, raconte un ancien athlète. En cette fin d’année 2018, il a officiellement décidé de plier bagage et de ranger les spikes.

« A 90 ans, j’ai assez donné pour les jeunes, j’ai quand même bien travaillé, non ? Maintenant, c’est la relève qui doit entraîner et partager ce que je leur ai appris. »

Léo, c’était aussi ses matchs de basket au milieu de la piste, « des rencontres 20 contre 20 pour certains échauffements. » Un nom que tout le paysage bruxellois connait. Athlètes, entraîneurs, officiels, bénévoles ; chaque week-end il était au bord des pistes.

« Enseigner, c’est influencer à vie ».

Article dans La Capitale